Le dernier "j'ai lu j'ai aimé" date du 14 février 2015.
Il y a des lustres, voir plus.
Le temps passe et l'on perd la conscience de ce fil qui se déroule vers des paysages mystérieux et fabuleux que l'on appelle l'a-venir. Depuis ces années de silence il c'est passé de nombreux évènements, j'ai beaucoup lu, j'ai vu beaucoup d'images, plus ou moins belles, intéressantes, abusives ou tout autre adjectif pouvant qualifier la multitude d'images que l'on voit sans regarder puisqu'il n'y a aucun intérêt a ce que l'on regarde vraiment, le survol suffit et cela est déjà trop si l'on veut cheminer dans une étique humaniste.
Mais je m'égare sans doute.
Donc durant ces années je n'ai pas cessé de lire et de regarder, je n'ai pas partager, je n'ai pas jeté dans la fosse aux consommateurs que nous sommes tous les bienfaits de ces lectures et de ces visions. les temps changent, eux aussi, et je reprends le clavier pour quelques ouvrages d'art, ou pas, en relation avec des artistes ou auteurs que j'ai pu rencontrer au hasard de mon chemin.
Je n'étais arrêté au 74ième livre, je reprend donc cette liste au numéros 75.
(75) Point et ligne sur plan - Wassily Kandinski - Ed. Folio essais
Il est toujours bon de reprendre au début, après "Du spirituel dans l'art", le développement de la théorie des couleurs, il est indispensable de poursuivre par la théorie des formes. Cet ouvrage écrit par "l'enseignant" Kandinski est une mine pour la compréhension de l'abstraction qui est tout sauf un n'importe quoi jeté sur la toile. La m... (médiocrité) abstraite plus ou moins conceptuelle n'a aucun intérêt que de faire plaisir à celui qui la fait, l'art abstrait est aussi une recherche d'harmonie et d'équilibre, que cela soit instinctif ou réfléchi, le résultat est soit probant soit voué à la destruction et au désintérêt de l'humanité.
(76) Les carnets de Degas - Texte de Pascal Bonafoux - Ed. Seuil {BnF.
Degas n'as pas que pastellé des danseuses, il a beaucoup regardé et beaucoup croqué la vie. Pour les amateurs de carnets, autres que ceux de voyages, de dessins et d'instantanés de la vie, cet ouvrage est un régal pour les yeux et la compréhension de la conception d'une œuvre d'art. Degas est un fou de carnet, il ne cesse de dessiner, croquer, aquareller, tout et n'importe quoi, l'essentiel étant le geste, les parcours de la main qui transcrit la vision et le ressenti, une ébauche de ce que sera l’œuvre. Ne rien jeter, tout garder comme une source de donnés inépuisable, tout regarder parce que tout est motif de connaissance. A lire autant pour mieux connaître la démarche de l'artiste que pour trouver un langage d’écriture de sources simples et inépuisables.
(77) Granet - A. Sérullaz, L. Frank et L. Propeck - Ed. 5 continents
Pour poursuivre dans le dessin cet ouvrage sous le "label" du cabinet de dessins du Louvre, est une compilation de grande qualité de dessins, croquis et aquarelles de ce dessinateur originaire d'Aix en Provence François-Marius Granet (1775-1848). On y retrouve autant des vues italiennes, source universelle des artistes français des siècles passés, que de Paris et de Versailles. L’intérêt de regarder et lire un tel ouvrage et de pouvoir s'imprégner de l'harmonie d'un simple dessin, de regarder et d'analyser la construction, la composition et la mise en œuvre des techniques du croquis. Outre l'aspect très historique de tels dessins, tout est exactement à la bonne place, rien de plus et rien de moins, pas une photographie mais la vision d'un homme qui sait que l'image doit être fidèle pour être réaliste, "La visite d'une galerie voutée" est d'un modernisme époustouflant, avec l'encre et le pinceau Granet nous emmène dans une vision de contre jour lumineuse et tellement vivante.
(78) Fantin-Latour A fleur de peau - Direction L. Dalon - Ed. Réunion des musées nationaux
Que de fleurs! que de douceur et d'harmonie dans des bouquets de rêve! Quelle force et quelle puissance dans ces presque riens tellement pleins d'espace!
Pour ceux qui aiment les fleurs Fantin Latour est un incontournable. Fantin Latour 1836 1904, une période bouillonnante dans l'histoire de l'art, un artiste un peu en marge des tumultes, militant dans les portraits communautaires et si doux dans une production de tableaux de fleurs et de portraits tendres de personnes qui l'entourent. Le "portrait de Monet", réalisé en 1867, est une ode à la douceur et à la tendresse, des couleurs si neutres qu'il semble être un portrait gris et pourtant une telle puissance par la lumière et la force qui s'en dégage, "L’Étude - Portrait de Sarah Elizabeth Budgett" est une merveille par la tension intérieure qui s'exprime, le "juste avant la création" est d'une intensité rare, la composition nous enveloppe vers un centre de gestation intense et puissant.
A regarder sans modération, il faut s'enivrer d'une telle beauté.
(79) Giuseppe PENONE - Direction L. Busine - Ed. Acte Sud
Ne pas laisser passer un ouvrage sur PENONE. Celui-ci est une compilation d'entretiens et d'iconographies qui peut être une bonne source de compréhension de l’œuvre de l'artiste. Des sculptures simples et pauvres aux interventions dans des lieux prestigieux (Versailles par exemple) PENONE est un représentant incontournable de la sculpture du siècle. On aime ou pas, pour ma part toute son œuvre sur la nature me passionne et c'est pour cela que je ne peux laisser passer cet ouvrage le mettant en scène. A lire et à regarder sans modération, pour le plaisir de penser que tout est simple et beau.